La corrida radiée du patrimoine culturel français

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Depuis 2011, la corrida faisait parti du patrimoine culturel français, c’était incompréhensible pour moi.

La corrida me semblait plus être une tradition espagnole, déjà parce que les taureaux (toros) prévus pour les corridas sont censés être espagnols ou portugais, en Espagne ils sont progressivement en train d’arrêter, il y a moins de 100 corridas par an en France, c’est vraiment quelque chose apprécié par une minorité, alors pourquoi l’inscrire comme ça en France ? Une histoire de lobby influent ? Franchement ça me dépassait cette histoire…

Alors quand je suis tombé sur cet article du Huffington Post, j’étais plutôt content !

Et puis j’ai vu des commentaires, toujours les mêmes…

  1. C’est une tradition du sud, respectez là, vous ne pouvez pas comprendre
  2. Si vous n’aimez pas, ne vous y intéressez pas.
  3. Il n’y aura plus de taureaux à sauver, puisqu’ils ne seront plus élevés !
  4. C’est la fin d’une économie.
  5. Les arènes des villes de France ne serviront plus à rien, qu’en fera-t-on ?
  6. C’est pire dans les abattoirs et personne ne dit rien !

Au secours ! Du coup, je compilerais ici mes réponses, histoire de faire un petit article presque définitif sur le sujet, je dis presque parce que j’imagine que je ne suis pas à l’abri d’entendre encore des sottises…

1. Tradition du sud ?

Ok, une tradition du sud comme tant d’autre…Mais si populaire que ça ?

Je suis dans le sud depuis 1979, avant j’étais pas né, et cette tradition ne m’intéresse pas, ni moi ni une grande majorité des gens qui habitent ici, depuis des générations. Dans ma ville, pas une corrida depuis les années 80, autour il y en a de temps en temps, maximum 10 dans l’année je dirais dans le département.

Si on faisait un référendum national, je ne suis pas sûr que les français voudraient conserver la corrida, elle ne ferait plus parti que de l’histoire comme tant d’autres traditions, c‘est l’évolution logique d’une civilisation, heureusement que certains traditions disparaissent, d’autres apparaissent à la place, tout comme les gens qui vivent et meurent, il faut s’y faire.

2. Si vous n’aimez pas, ne vous y intéressez pas !

Chacun ses croyances et ses traditions, ok, mais le soucis c’est d’associer ça à la France, les communes mettent des sous pour organiser ce genre d’évènements, ne serait-ce que pour assurer la sécurité aux abords, ce sont nos impôts qui financent ça.

Il y a donc quelques centimes de ma poche qui payent cette tradition à laquelle je ne suis pas attaché, là encore si on présente ça comme ça, je pense que beaucoup de français préférerait voir l’argent de nos impôts utilisé autrement.

Donc, je n’aime pas, et je ne veux pas le financer, alors je m’en mêle à ma manière. On a encore un peu de liberté d’expression que je sache…

3. Plus de taureaux ?

Sérieusement, je vois bien plus de taureaux avec les encierros, bandidos ou les abrivados dans ma rue que la plupart des aficionados.

Comme je le disais, il y a moins de 100 corridas par an en France, si je prends l’exemple de ma commune, on fait des lâcher de plus de 50 taureaux, un de plus par an, c’est pour fêter l’age des arènes, tous ces taureaux ne sont pas destinés à finir dans une corrida, la corrida n’est pas le seul but de l’élevage, demandez aux manadiers, certains n’aiment pas plus que ça la corrida.

4. La fin d’une économie ?

Si demain on interdisait définitivement les corridas, ça serait juste quelques emplois qui changeraient, les taureaux seraient toujours là.

Pour certains éleveurs que j’ai entendu, les corridas ça n’est pas rentable, ils préfèrent largement faire des encierros, des abrivados ou des bandidos.

Certaines traditions disparaissent, et les métiers qui vont avec aussi, ou alors ils évoluent, tout comme certains métiers avec l’industrialisation, ou l’économie numérique, qui à eux deux ont eu un impact bien plus important sur nos vies.

5. On va détruire les arènes parce qu’elles ne serviront plus à rien?

Là encore, du grand n’importe quoi, comme si les arènes n’existaient que pour les corridas… On a arrêté les combats de gladiateurs, mais les arènes existent toujours.

Ici les arènes, c’est pour quelques évènements divers, pour les courses camarguaises (bien plus une tradition du sud de la France que la corridas), ailleurs ce sont pour des jeux, des concerts. Encore une fois, moins de 100 corridas en France, ça n’est pas ce qui fait vivre nos arènes.

6. Regardez comment on élève les bœufs que vous mangez !

La comparaison avec l’élevage ou les abattoirs n’a pas trop lieu d’être pour moi, parce que ce qui me dérange c’est le côté spectacle divertissant de mise à mort payant et parfois financé (pour la sécurité ou autre) par nos communes et donc nos impôts, ce qui se passe dans les abattoirs n’est pas un spectacle payant que je sache.

Si vraiment je reste dans la comparaison et pour faire un trait d’humour, le mec prend beaucoup de temps à tuer une bête, et vu le salaire c’est pas rentable, en plus sans les mesures d’hygiène nécessaires, franchement ça laisse à désirer cette histoire !

J’espère que cette affaire est terminée !

C’était stupide de l’inscrire et assez logique de le supprimer, j’espère que ça ne reviendra jamais sur la table, c’était vraiment idiot.

Les corridas continueront d’exister encore un moment en France, mais au moins ça ne fait parti du patrimoine culturel de notre pays, je ne comprenais pas comment on avait pu décider ça, je ne pouvais pas imaginer que mon pays se définisse culturellement avec la corrida.

Au final ça aurait surtout été du gâchis de temps et donc d’argent tout ça.

On croirait que c’est une vieille tradition qui n’existe que pour que des gens s’engueulent à ce sujet pour pas penser à autre chose…

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